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Une de mes journées, Karine PIGEAU

Une de mes journées, Karine PIGEAU

 

Je vous emmène en Inde pour quelques heures.

Debout à 4h50. Le centre se réveille tout doucement.

Pour moi c’est une petite séance de yoga avec les filles du « girls’s hostel ».

Des ados et des jeunes femmes participent à la séance. Elles arrivent les unes après les autres, encore endormies.

Quand elles me voient elles me saluent avec un magnifique sourire.

Toutes sont en situation de handicap, polio, scoliose, déformations congénitales…certaines se trainent jusqu’à la salle commune pour la séance.

Mani fait son entrée, touchée par la polio, elle doit se laisser doucement glisser de son fauteuil pour s’installer au sol comme nous toutes. C’est notre professeur, la séance commence…

Des mouvement doux mais efficaces, la séance débute avec un « OM » et se termine par un « Shante, shante, shanti ».

Je me dirige ensuite dans la chambre de Marihamal, Shiva et Prya.

Marihamal a de fortes douleurs au bras gauche, elle me demande de venir la masser tous les matins. Parfois ça la soulage pour la journée, parfois ça ne marche pas.

 

Il est presque 6h.

Je croise les petites fillettes qui sont déjà douchées et habillées et qui filent à la prière, ensuite séance de yoga pour elles aussi.

Pour moi c’est retour dans ma chambre, je bois un thé, je mange quelques fruits, je fais mes exercices quotidiens sur le toit terrasse et j’assiste au levé du soleil...

 

7h00

Je retrouve les fillettes et les petits garçons du « home children ».

Avant le petit déj et après la séance yoga, ils ont 1h de révision.

Je m’installe avec un petit groupe pour une séance d’anglais.

Abicha, Prasana, Rama et Kumar me donnent en Tamoul le nom des images

dans leur livre d’école et moi je le traduis en anglais et leur fais répété.

Même chose pour ces petits choux, ils sont tous en situation de handicap physique.

On passe un bon moment, mais l’heure du petit déj a sonné et je sens bien qu’ils sont pressés…ok, bye et pakalam (salut et à plus tard)

 

8h00

Je me rends au tea shop, surnommé « Chez Michel » par les bénévoles » pour un petit thé et un Dall vadaï (petit pain de lentille frit, avec oignons, feuilles de carry et piment). Les employés du centre commencent à arriver et une série de Vanakam (Bonjour) s’enchaine.

 

8h30

Douche et ensuite rencontre avec les « field workers ».

Départ normalement prévu à 9h15, mais ce matin rien ne va.

La traductrice n’est pas là, on a du oublier de la prévenir et le touk-touk n’a pas été réservé…

Départ effectif à 10h00.

J’accompagne le groupe d’étudiantes canadiennes en kiné et ergo. Elles sont au centre pour 8 semaines.

Nous sommes 7 à nous entasser dans le touk-touk.

Le projet des « Field workers », mis en place par le centre, consiste à former des physio et ergo indiens qui vont se déplacer dans les villages.

Ils apprennent aux mamans et aux membres de la famille n’ayant pas la possibilité de se déplacer jusqu’au centre les mouvements et les différents outils pour soulager leur enfant en situation de handicap.

Les canadiennes évaluent avec leurs référents indiens les besoins et mettent en place un protocole adapté à chaque situation.

C’est ensuite la maman qui fait faire les différents exercices. Elle sera suivie par sa référente indienne qui passera chaque semaine pour faire un bilan.

Un boulot gigantesque ! Mais les résultats sont là. Certains petits ont déjà fait beaucoup de progrès.

Nous rencontrerons 3 familles. Les canadiennes doivent à la fois évaluer la situation, mettre en place un protocole et également former leurs homologues indiens au nouveau projet.

Il faut répéter les mêmes choses plusieurs fois pour être sûr que tout le monde s’est bien compris, différence culturelle oblige…

Je suis super impressionnée par le challenge ! et c’est sans compter qu’il doit déjà faire plus de 30°, on s’est entassé à 7 dans une centrifugeuse pendant 20 km et quand on rentre dans une maison on est accompagné par la moitié du village…

 

De retour au centre à 14h30

J’ai juste le temps de déjeuner avant de me rendre au centre de physio où je dispense plusieurs massages par jour.

Au début les volontaires n’étaient pas très nombreux et les enfants un peu inquiets.

Les adultes viennent maintenant me solliciter et les enfants me tendent leur bras ou leur jambe…

Dans cette partie de l’Inde, et peut-être également ailleurs le massage n’est pas très pratiqué, même si le berceau des soins ayurvédiques se situe dans la région voisine, ici on ne se dévêtit pas, même pas un petit peu. Il me faudra un peu de temps et quelques massages avec des résultats pour que les femmes acceptent de retirer leur choudida voire même retirent leur « blouse » de saree et dégrafe leur soutien gorge… !!!

 

17h00

Je file à la « tailoring section » pour passer un moment avec Govi, Mani, Shantil et tous les autres. On ricane beaucoup, on me demande mon programme pour les jours suivants car ceux qui vivent dans les alentours veulent m’inviter à diner…

 

18h00

De retour « chez Michel » pour un énième thé, j’y retrouve Deepak et Samy. On discute un peu avant d’aller faire une petite visite aux enfants dont s’occupe maintenant Pooma.

Pooma a 18 ans. Elle est arrivée au centre à l’âge de 6 ans. Elle y a été scolarisée, soignée et formée. Elle est encore en formation pour devenir éducatrice spécialisée. Les enfants dont elle a la charge sont tous handicapés mentaux.

Pooma est née avec une déformation de la hanche et se déplace en boitant mais elle n’a pas besoin d’être appareillée.

Christine et Gégé, deux des 5 bénévoles ont partagé beaucoup de moments avec ces petits. Ils leur ont appris une chanson en français que certains connaissent par cœur. Christine et Gégé y ont ajouté une petite chorégraphie. Je suis donc accueillie en chanson !!!

Ils sont tous assis au sol et Pooma leur demande de dire bonjour. Je m’installe sur une chaise et on reprend tous ensemble la chanson du petit moulin !

Mani qui passait dans le coin, s’est arrêtée pour voir ce qui se passait. Je lui demande de nous chanter des chansons en Tamoul. Elle attrape un seau, son instrument fétiche et c’est parti ! Les enfants chantent, certain se balancent doucement. On sent qu’ils apprécient ce moment.

 

19h00

Retour au « Home Children ». Les devoirs du soir sont pratiquement terminés, alors là aussi je demande aux enfants de m’apprendre des chansons en Tamoul. Ce sont en fait les adultes qui vont m’initier. Les enfants m’accompagnent et m’aident dans la répétition. Tout le monde ce marrent de mon baragouinage en Tamoul !!!

Très sympa, j’adore.

 

20h00

Retour dans ma chambre où je me pose quelques instants avant le diner.

Dernière discussion sur le chemin de la cantine avec Radjish. Il est arrivé au centre suite à un accident de voiture. Il est tétraplégique. Il fait parti de l’équipe qui s’occupe, entre autre de l’organisation du centre.

Nous échangeons sur la possibilité de permettre aux enfants du « home children » et ceux de la classe dont Pooma a la charge de se lever à 6h /6h30 et plus entre 5h/5h30.

C’est encore tôt, mais ce serait un début. Ils se lèvent tous très tôt et ne se couchent pas avant 21h00 !!!

On doit en reparler demain.

 

Voilà, une journée pleine de jolis moments comme je les aime.

J’optimise mes journées au maximum mais je ne cours pas, ici le temps file mais il sait aussi s’arrêter. Ici, j’apprends à apprécier et à vivre l’instant présent, c’est à la mode il paraît…mais ici tout est si intense que ça semble plus facile…

Karine PIGEAU

Présidente de l’association Les enfants papillons

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